Le 1er novembre 2025 ne sera pas une date comme les autres pour des millions d’usagers : dès ce jour, les plages horaires des heures creuses basculent partout en France. Exit le confort de la routine électrique, place à une toute nouvelle organisation des périodes à tarif réduit, avec à la clé un impact immédiat sur la facture d’électricité d’une large part des ménages.
Certains territoires verront leurs créneaux modifiés, d’autres subiront une durée d’heures creuses remaniée. Impossible d’y couper : chaque foyer devra s’ajuster pour profiter au mieux des nouveaux horaires, sous peine de voir les coûts grimper. Les détails, dictés par les gestionnaires de réseau, s’appliqueront uniformément, sans exception possible.
Ce qui motive la modification des heures creuses au 1er novembre 2025
La commission de régulation de l’énergie (CRE) impose ce changement de rythme. Cette réorganisation n’est pas le fruit d’un simple choix administratif, mais découle directement de la transformation profonde de notre mix électrique. L’essor massif des énergies renouvelables, le solaire en tête, bouleverse la cartographie de la production d’électricité à l’échelle du pays. Résultat : la distribution de l’abondance énergétique sur une journée n’a plus rien à voir avec celle d’il y a une décennie.
Le point de bascule est limpide : aujourd’hui, le solaire injecte sur le réseau d’énormes volumes d’énergie en plein jour, bousculant la logique d’antan où les heures creuses se concentraient la nuit, profitant du fonctionnement ininterrompu du nucléaire. Désormais, les pics de production coïncident avec les heures d’ensoleillement, parfois loin des habitudes nocturnes. La CRE réagit en alignant les incitations tarifaires sur ce nouveau paysage, pour que la consommation épouse enfin la production.
Cette réforme concerne dès à présent plusieurs millions de foyers. Elle s’inscrit dans une dynamique nationale visant à mieux lisser la demande, à réduire la pression sur les pics de consommation, et à utiliser l’électricité renouvelable au moment où elle déborde sur le réseau. Une deuxième vague de déploiement élargira progressivement le dispositif, au fil du renouvellement du réseau et des compteurs installés. Les plages horaires changent, mais avec en ligne de mire une meilleure synergie avec la production solaire et une stabilité renforcée du système électrique.
Nouveaux horaires : à quoi faut-il s’attendre concrètement ?
La refonte des plages horaires des heures creuses introduit une évolution majeure : désormais, les fournisseurs d’électricité pourront adapter les horaires selon la production solaire réellement disponible. Fini le schéma rigide des heures creuses nocturnes : ces créneaux migreront vers la journée, notamment lors des pics de production renouvelable. Ce virage impactera un grand nombre de ménages équipés de compteurs Linky.
Le changement ne s’arrête pas là : une modulation saisonnière s’invite dans l’équation. En été, les heures creuses s’installeront davantage en plein après-midi, lorsque les panneaux solaires saturent le réseau. À l’inverse, l’hiver conservera une organisation plus classique, les heures creuses restant majoritairement nocturnes, période où le solaire décline.
Voici ce qui attend concrètement les utilisateurs :
- La modification à distance des horaires sera automatique : aucun déplacement chez l’abonné, tout se fait via les capacités de communication du compteur Linky.
- Chaque fournisseur d’électricité précisera à ses clients les nouveaux horaires à appliquer.
Le principe des heures pleines et heures creuses demeure : seules leurs plages s’adaptent à une production d’électricité qui évolue. L’objectif : encourager à consommer lorsque l’énergie renouvelable afflue. La France franchit ainsi une étape où la flexibilité devient la règle, pour mieux épouser la réalité de son nouveau mix énergétique.
Quels impacts sur votre facture et vos habitudes de consommation ?
Attendez-vous à voir votre facture d’électricité évoluer : le décalage des plages horaires des heures creuses vers les pics de production solaire vous pousse à ajuster vos habitudes. Par exemple, il deviendra plus rentable de lancer lave-linge ou lave-vaisselle en pleine après-midi durant l’été plutôt qu’au cœur de la nuit. Les propriétaires de véhicules électriques devront repenser la recharge : la nuit ne sera plus forcément la période la plus économique lorsque les tarifs bas migreront vers la journée.
La gestion des appareils électroménagers prend une tournure nouvelle. Les programmateurs et prises connectées deviendront des alliés précieux pour profiter au mieux des nouveaux créneaux. Un ballon d’eau chaude, autrefois programmé pour chauffer uniquement la nuit, pourrait désormais s’activer en plein après-midi, lorsque le kilowattheure se fait plus abordable pour les foyers concernés par la réforme.
Trois points à retenir pour anticiper ces changements :
- La seconde phase de la réforme visera progressivement des millions d’usagers supplémentaires, selon la commission de régulation de l’énergie (CRE).
- Le tarif de base ne bouge pas : seuls les clients en option « heures pleines/heures creuses » sont concernés.
- La question des aides financières pour faciliter l’achat de programmateurs et d’outils de pilotage reste à l’étude chez les acteurs de la transition énergétique.
La transition énergétique ne se limite pas aux producteurs : les foyers concernés seront incités à synchroniser leurs usages avec le nouveau tempo du réseau, optimisant ainsi leur facture d’électricité tout en soutenant l’essor des énergies renouvelables. Une nouvelle ère commence : à chacun de trouver son rythme dans cette partition électrique en pleine réinvention.


